Pour y aller on prend un ferry de 20 mn (re-chouette !).
Cette île est surtout connue pour ses installations d'art contemporain, la Benesse House, le Chichu Museum et le Art House Project.
Le projet dans son ensemble est réfléchi comme un dialogue entre les ouvres d'art, les musées et la nature.
La Benesse House est également un hôtel de luxe (qui donne très très envie quand on visite le musée et qu'on passe à côté du spa !!) mais ça sera pour une autre fois pour nous !
La vision la plus connue de l'île est la pumpkin géante, jaune à pois noirs, de l'artiste japonaise Yayoi Kuzama, au bout d'un ponton, dans un paysage idyllique.
Si je n'ai pas trouvé l'île exceptionnelle en elle-même, toute la partie se situant à proximité de la Benesse House et du Chichu Museum est magnifique, donnant sur la mer intérieure Seto.
Beaucoup d'œuvres d'art sont situées à l'extérieur, en interaction avec la nature.
A notre sortie du ferry, une immense pumpkin rouge nous attendait sur le port, celle-ci permettant de se glisser à l'intérieur, ce qui amusait beaucoup les enfants.
Le premier jour, après avoir dégusté un délicieux porc au caramel, nous avons visité le Art House Project.
Situées dans le quartier d'Honmura (là où nous étions logées), ce sont 7 maisons (on ne visite la 7e que sur réservation) transformées en œuvres d'art par différents artistes.
Nous n'avons de photos que de l'extérieur car elles étaient interdites dans toutes les installations.
Il y a :
- la maison Kadoya de l'artiste Tatsuo Miyajima
- la maison Minamidera de l'artiste James Turrel et de l'architecte Tadao Ando
- le temple Go'o de Hiroshi Sugimoto
- la maison Ishibashi de Hiroshi Senju
- la maison Gokaisho de Yoshiro Suda (celle que l'on a le moins aimé)
- la maison Haisha de Shinro Ohtake (ma préférée)
- la maison Kinza (sur réservation)
Je préfère ne pas vous en dire plus tant il est intéressant de rentrer dans chaque maison sans savoir ce qui vous attend, d'autant plus que chaque projet est très différent. C'est une nouvelle expérience à chaque fois !
Le prix d'entrée est de 1000 yens pour l'ensemble des maisons.
Puis nous avons fait une petite ballade sur le port, où nous attendaient des aigles et des étoiles de mer.
Notre QG lors de ce séjour à Naoshima aura été le Café Maruya.
A (littéralement) deux pas de notre Minshuku (chambre d'hôte), il a été notre petit cocon de confort, de chaleur et de calorie.
La patronne était vraiment adorable, le lait au miel avait un nuage de lait parfait et son cheesecake aux Oreos était à tomber !!
En plus de ça, nous avions le choix entre la salle à la japonaise, avec tatamis et tables basses ou des fauteuils bien moelleux comme chez grand-mère. Inutile de vous dire quelle option nous avons choisie... Sans oublier plein de petites bricoles kawaï en vente : des livres, des badges, des sacs...
Notre hébergement, la minshuku Oyaji-umi, était pour le moins typique.
Nous avions la chance d'avoir deux chambres à notre disposition vu que nous étions les seules clientes. La table avec couverture chauffante a reçu tout notre amour.
Pour 4 200 yens par personne, nous avions le petit déjeuner japonais compris : bacon et œuf foirds, saumon, racines de lotus, riz, soupe miso et un morceau d'orange. Un peu dur le matin mais ça calait bien !
Malheureusement, Chizuru, notre hôte, ne parlait presque pas anglais, ce que nous a apporté quelques soucis à l'heure du départ quand nous voulions la payer rapidement pour attraper notre bus et qu'elle a disparu pendant une demi-heure...
Heureusement elle a eu la gentillesse de nous amener jusqu'au port en voiture (enfin on ne lui a pas vraiment laissé le choix)
Bon, par contre ce qui était moins cool, c'était la salle de bain glaciale et le ménage qui laissait clairement à désirer (et le cheveux dans mon œuf au petit-dèj, déjà que c'était assez dur comme ça). Donc un peu cher au final pour la qualité.
Nous dormions sous le regard de la pintade empaillée...
La couverture chauffante et la télé aux émissions débiles
Le soir, nous avons dû nous rendre de l'autre côté de l'île pour dîner car tout fermait à 18h maximum dans notre quartier.
Nous sommes allées dans un minuscule restaurant de viande à griller sur des brûlots installés sur les tables. Ça ne payait vraiment pas de mine de dehors (ni de dedans d'ailleurs) mais qu'est-ce que c'était bon !!
Alors oui, je sais que je dis tout le temps qu'on a mangé des choses extraordinaires (et c'est vrai), mais je pense qu'Anne-Françoise ne me contredira pas en affirmant que cette viande emportait la palme haut la main. C'était juste fou. D'autant plus que la viande, ici, je n'en ai pas mangée beaucoup, donc double kiffe.
Nous étions les dernières clientes, arrivées après la bataille. Il n'était même pas 19h quand nous sommes arrivées...
Mais le fait que l'on ne traine pas à table, que l'on boive de la bière et que la femme du patron soit fascinée par la coupe de cheveux de ma sœur nous a fait gagner la sympathie du patron qui nous a ramnées en voiture, non sans faire un détour par le port pour que l'on puisse admirer les illuminations du Nouvel An (attention, pas de Noël !). Ou la gentillesse des Japonais CQFD.
Le lendemain, direction le sud de l'île pour la Benesse House et le Chichu Museum.
Sur la plage nous avons enfin pu admirer la pumpkin tant attendue (ce sont les posts (ici et ici) de Géraldine Dormoy-Tungate de Café Mode qui nous avaient donné envie à toutes les deux de visiter cette île) !
Comme Géraldine, j'avais peur d'être déçue, bien au contraire. C'est assez inexplicable car moi-même je ne l'aurai pas cru, mais cette citrouille posée devant ce paysage magnifique est poétique. Et c'est notamment pour ce genre de beauté naissant d'alliances aux résultats inattendus que j'aime l'art moderne.
Un petit conseil, faites vos achats à la boutique du musée Benesse avant de le visiter (oui, je sais, c'est nul) car à partir de 4 000 yens d'achats vous avez un coupon de réduction pour le café du musée, qui a une vue juste magnifique (nous bien sûr on ne l'a pris qu'à la fin).
Il y a beaucoup de boutiques différentes sur l'île, mais celle à côté du Spa est la meilleure. Dommage par contre que seul un livre regroupant les 3 sites soit traduit en anglais (le grand et cher). Le petit livre, regroupant les 3 sites et totalement suffisant (et bien moins cher, déjà qu'on ne peut pas prendre de photos) n'est malheureusement pas traduit.
L'entrée du Spa faisait carrément envie (ça aussi, on l'a mis sur notre liste pour le voyage que l'on fera lorsque nous serons riches), la description du soin aux pierres chaudes aussi !
Aux alentours de la Benesse House et du Chichu Museum, nous rencontrions plein d'installations, notamment ces personnages de Niki de Saint Phalle.
La Benesse House est vraiment très bien. Elle recèle de plein d'œuvres intéressantes, mes préférées étant :
- les petites feuilles vertes sortant d'un mur, "Weeds" de Yoshihiro Suda
- une armée de figurines rouges dans un jeu de miroir et une fourmilière géante et pop, "Banzaï Corner" et "The World Flag Ant Farm" de Yukinori Yanagi
- le "Black and White Polyptych" de Jackson Pollock (je ne remercierai jamais assez ma prof d'Arts Plastiques de 4e de nous avons si bien introduits à l'art moderne et contemporain)
- les cercles peints, de pierre ou de bois flotté et la réflexion d'une promenade ("60-Minute Walk") de Richard Long
- la "Venus Bleue" d'Yves Klein
- les néons pop de Bruce Nauman, "100 Live and Die"
L'entrée est de 1000 yens.
Puis nous avons visité le Chichu Art Museum.
Sur le chemin vers l'entrée se trouve une petite reproduction du jardin de Giverny de Monet.
L'installation du Chichu en elle-même est vraiment surprenante.
Réalisée par Tadao Ando, de béton, acier, verre et bois, elle se trouve au sommet d'une colline mais est entièrement creusée à l'intérieur, si bien que l'on a l'impression d'être dans un sous-sol. L'architecte ne voulait pas que le musée ne déforme le paysage. Trois œuvres principales composent ce musée et l'installation est telle qu'elles sont toutes éclairées de la lumière du jour.
Une salle (immense) présente une installation de Walter de Maria, une énorme boule de granit noir au milieu d'un gigantesque escalier et entourée de sculptures en bois peint à la feuille d'or. Impressionnant.
Des installations de James Turrell jouent avec la lumière et son interaction avec l'espace.
Enfin, magnifique, dans une pièce entièrement recouverte d'une mosaïque de carreaux blancs (on porte donc des chaussons), qui donne un petit effet hammam, on peut admirer 5 tableaux de la série des Nymphéas de Claude Monet (gros coup de cœur de la famille Flute), en chaussons donc :)
Par contre, l'entrée à 2 000 yens est complètement exagérée je trouve.
Si on met bout à bout tous les frais d'entrée (4 000 yens donc), on est pas loin du foutage de gueule. Un pass à 2 000 yens m'aurait paru largement plus raisonnable (et c'est aussi l'idée du prix d'accès à la culture qui me révolte). Bref.
Après un autre passage par le Café Maruya, nous nous sommes rendues au Naoshima Bath, un sento décoré par Shinro Ohtake, le même artiste qui a réalisé ma maison préférée du Art House Project.
Là, un délire kitsch du début à la fin nous a enveloppées. A l'extérieur, nous sommes accueillies par un pingouin dans une fontaine à poissons rouges. La salle de bain, séparée en deux par un demi-mur surmonté d'une immense statue d'éléphant (séparant ainsi les bains homme et femme) donne sur une mini forêt tropicale. Le bain est tapissé de photos de jeunes filles en petites tenues et autres images kitsches. Les robinets renferment des collages et petits objets pop. Le vestiaire possède un banc noir laqué diffusant un film sur des pêcheuses en string. Les lavabos sont décorés de poulpes bleus.
Quelques photos sur le Flickr de Ke-Ta.
Et puis aussi comme ça on n'a pas eu à retourner dans la salle de bain glaciale de notre minshuku... 500 yens bien dépensés !
Nous avons dîné juste à côté, au restaurant-auberge de jeunesse Little Plum (qui je pense est une très bonne idée pour les gens qui veulent dormir à Naoshima à bas prix dans un dortoir, s'ils sont aussi bien que le restaurant).
Là-bas on recommande chaudement les frites (2 tournées pour nous) !!! Les poulpes frits et la salade César sont très bons aussi ! Et leurs cocktails se défendent très bien hi hi !
Puis le lendemain, retour sur la terre ferme par Uno et sa gare trognone ! (et son 7/11 salvateur)
Départ pour Tokyo en Shinkansen Nozomi, le plus rapide de tous ! (et donc hors de prix)
Naoshima aura été mon étape préférée du voyage !
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